Comprendre son appareil photo pour ne pas le laisser en automatique

26 avril 2023

Votre smartphone vous permet de faire de superbes photos mais vous ne comprenez pas pourquoi, de nuit, c’est souvent flou ?
Vous venez d’acheter un appareil photo et vous trouvez qu’il y a trop de boutons incompréhensibles ? De molettes qui font bouger des chiffres ?
Vous avez peur de quitter le mode automatique de votre appareil photo et de mal faire les réglages ? Eh bien sachez que vous ferez des erreurs ! Mais votre appareil photo en fait aussi. Du moins, si vous le laissez tout faire, il ne fera pas forcement ce que vous voulez.

Rassurez-vous ! Je vais vous expliquer de manière simple et efficace ce que sont l’ouverture, la vitesse et la sensibilité. Ce sont les 3 principaux réglages qui définissent ce que sera votre photo et, ensemble, ils forment ce qu’on appelle le triangle d’exposition.

Un triangle et des modes

Pour faire simple, l’exposition c’est la quantité de lumière que reçoit le capteur (ou la pellicule) de votre appareil photo. Si il y en a trop la photo est trop claire, si il n’y en a pas assez elle est trop sombre. Bien sûr, dans certains cas, on voudra que ce soit un peu trop clair ou un peu trop sombre.

Bref ! Pour faire rentrer la bonne quantité de lumière dans la machine on va jouer sur les paramètres du triangle d’exposition : l’ouverture, la vitesse et la sensibilité.

Si vous laissez votre appareil photo en automatique, il va ajuster chacun de ces 3 paramètres de manière à avoir une bonne exposition. On pourrait donc se dire que de le laisser bosser c’est top ! Mais nous verrons que ces réglages n’influent pas que sur la lumière et permettent de mettre en valeur un élément ou d’apporter du mouvement dans l’image.

C’est pourquoi on va se diriger sur le mode manuel de son appareil ou l’un de ses modes semi-automatiques tel que :

  • Priorité à l’ouverture souvent marqué A ou Av.
  • Priorité à la vitesse souvent marqué S ou Tv.

En manuel on règle chaque composante du triangle. Ou au moins l’ouverture et la vitesse en laissant l’appareil choisir la sensibilité. Dans les modes « Priorité », on choisit l’ouverture ou la vitesse et éventuellement la sensibilité. Le boîtier s’occupe du reste.

On trouve souvent un mode Programme (P) qui est une sorte de mode automatique sur lequel on peut apporter une correction. Perso je ne l’ai jamais utilisé alors j’en reste là 😛

Certains boîtiers, comme le Fujifilm X-T4 que j’utilise, ont une ergonomie différente, sans sélecteur de mode. Mais, au final, ça fonctionne tout pareil.

Si vous n’avez qu’un smartphone pour faire des photos, vous pouvez aussi modifier le triangle d’exposition au travers du mode « Pro » disponible sur certains modèles ou à l’aide d’applications tierces.

Quoi qu’il en soit, connaître les effets des paramètres du triangle d’exposition vous permettra de comprendre ce que fait votre appareil photo ou votre smartphone. De savoir pourquoi le mouvement des personnes dans le cadre n’est pas figé. Pourquoi votre scène est trop sombre ou trop claire.

Ouverture

En réglant la valeur de l’ouverture vous réglez la taille du trou par lequel rentre la lumière et ça, ça se passe au niveau de l’objectif. Dans celui-ci vous avez ce qu’on appelle le diaphragme. C’est un ensemble de lamelles métalliques dont on ajuste la position pour autoriser plus ou moins de lumière.

Souvent l’ouverture est indiquée par « f/ » et, plus le chiffre est petit, plus c’est ouvert en grand et donc plus ça laisse entrer de lumière.

Second effet de l’ouverture : la profondeur de champ. En gros c’est la taille de la zone de netteté de votre photo.

Plus l’ouverture est grande (et donc avec une petite valeur), plus faible est la profondeur de champ. C’est notamment ce qui permet d’avoir du flou derrière un portrait. À l’inverse, avec une petite ouverture on peut voir plus loin et, par exemple, avoir une photo de paysage nette dans son ensemble.

D’autres choses peuvent jouer sur la profondeur de champ mais, ici, nous voulons juste comprendre les effets de l’ouverture.

En résumé pour l’ouverture :

  • Petite valeur (exemple f/2) = grande ouverture = plus de lumière + petite profondeur de champ.
  • Grande valeur (exemple f/22) = petite ouverture = moins de lumière + grande profondeur de champ.

Vitesse

Avec la vitesse d’obturation, ou temps de pose, on décide de combien de temps le capteur (ou la pellicule) va être exposé à la lumière. Là c’est simple :

  • Plus c’est long, plus il prend de lumière.
  • Plus c’est court, moins il prend de lumière.

La vitesse s’exprime en fractions de seconde. Donc 1/8000 sera plus rapide que 1/10 qui sera plus rapide que 1″ (1 seconde).

En plus de laisser la porte ouverte à la lumière plus ou moins longtemps, le réglage du temps du pose permet de figer ou non les mouvements.

Vous souhaitez par exemple prendre en photo une main en mouvement. En choisissant une vitesse élevée elle sera nette sur l’image. Par contre, avec une vitesse basse, elle pourra se transformer en trainée.

Imaginez que vous placez un verre sous un robinet que vous ouvrez et fermez tout de suite. 1 goutte va tomber dans le fond du verre. Maintenant laissez le robinet ouvert plus longtemps. Vous verrez la traînée d’eau et votre verre sera davantage rempli.

En parlant d’eau, vous avez déjà dû voir ces belles photos de cascades ou de mer où l’eau est lisse ou parfois duveteuse. Eh bien cela s’obtient avec une vitesse d’obturation lente. On appelle ça la pose longue.

En résumé pour la vitesse

  • Vitesse d’obturation élevée = moins de lumière + mouvement plus figé.
  • Vitesse d’obturation lente = plus de lumière + mouvement moins figé.

Sensibilité

Pour la sensibilité c’est ultra simple : plus on met une valeur élevée, plus c’est sensible à la lumière !

Cette valeur est en ISO et on peut souvent en choisir une très haute comme, par exemple, 51200 (sachant que ça commence généralement à 100 ou 200).

Mais attention au revers de la médaille ! Plus on grimpe, plus on verra l’apparition de bruit numérique. Un grain pas toujours très joli et une dégradation de l’image.

Chaque capteur est différent et il faut trouver la limite acceptable pour votre appareil. Ce peut être 3200 comme 12800. De manière générale on cherchera à garder une valeur la plus basse possible.

Notez tout de même que, si vous shootez en RAW, vous aurez la possibilité de débruiter votre photo à l’aide de votre logiciel de développement. À l’heure actuelle on a des solutions performantes et je peux citer DxO PureRaw qui est assez impressionnant.

En résumé pour la sensibilité

  • Valeur ISO basse = moins de sensibilité à la lumière + moins de bruit numérique.
  • Valeur ISO haute = plus de sensibilité à la lumière + davantage de bruit numérique.

Compensation d’expo

Il y a encore une molette, ou un bouton marqué « +/-« , qui peut faire varier les valeurs des éléments du triangle d’exposition. Il s’agit de la compensation (ou correction) d’exposition.

Vous savez maintenant que votre appareil mesure la lumière afin d’ajuster les valeurs d’ouverture, de vitesse et de sensibilité pour obtenir une photo bien exposée. Pourtant ça ne donne pas toujours le résultat voulu. Imaginons que vous faites le portrait de quelqu’un en contre jour. En laissant faire le boîtier, son visage sera sombre. Vous voulez alors éclaircir la photo pour mieux voir sa bouille.

Si vous êtes en mode manuel vous vous débrouillez pour ajuster vos paramètres. Autrement, vous utilisez la compensation d’exposition qui va forcer l’appareil à ajuster les valeurs pour obtenir le résultat voulu.

C’est donc utile quand vous avez 1 ou 2 paramètres en automatique. Par exemple, vous êtes priorité ouverture. Vous choisissez une ouverture de f/4, le boîtier défini le temps de pose et la valeur ISO. Vous tournez la compensation d’exposition vers le + pour éclaircir l’image. L’appareil va augmenter la valeur ISO et/ou réduire le temps de pose afin d’augmenter la quantité de lumière qu’il reçoit.

En résumé pour la compensation d’exposition

  • L’augmenter : force les valeurs calculées automatiquement par l’appareil pour une image plus claire.
  • La réduire : force les valeurs calculées automatiquement par l’appareil pour une image plus sombre.

À vous d’expérimenter !

Vous connaissez désormais l’impact de l’ouverture, de la vitesse d’obturation et de la sensibilité sur la quantité de lumière que reçoit votre capteur. Et vous avez également compris leurs effets d’un point de vue créatif sur votre image.

Ne reste plus qu’à faire des essais, à jouer avec ces paramètres pour faire de belles photos. Vous pouvez par exemple réduire le temps de pose alors que vous photographiez un marathon 😉

Marathon de La Rochelle 2022

Le triangle d’exposition pour les nuls en vidéo

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